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Burn the witch !
Nous adorons suivre les différents projets et livres de Spiridon. Nous vous avions par exemple déjà parlé de Obliskura de Alex Konstad, de Aphos de Andrew Mar et nous avions eu la chance d’interviewer Abigail Larson lors du financement de son livre Crimson.
Du coup, lorsque nous avons appris qu’il allait lancer une nouvelle collection baptisé CODEX et que le premier serait consacré aux sorcières, nous nous devions d’en savoir plus ! Spiridon a accepté de répondre à quelques unes de nos questions sur ce projet. Et n’oubliez pas, le financement commence dès demain sur ce Kickstarter.
1/ Bonjour Spiridon, peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?
Bonjour, je m’appelle Spiridon et je suis un designer freelance, un éditeur freelance, une personne que vous pouvez engager pour éditer votre artbook. Je travaille avec les Editions Caurette, une maison d’édition française, avec qui je travaille depuis quelques années maintenant pour éditer tous mes livres.
Avant cela, j’ai travaillé dans le secteur du tourisme pendant environ 8 ans en tant que graphiste. Durant cette période, j’ai principalement travaillé à la création et à la mise en page de livres de randonnée. Avec le recul, je pense en avoir fait plus d’une centaine. Au final, je me suis rendu compte que je créais des livres que je n’aimais pas, qui ne me procuraient aucune émotion. J’ai donc décidé de changer de carrière, et maintenant je conçois des livres que j’aime.
Je pense avoir choisi cette voie parce que je ne voulais pas avoir de patron. J’ai toujours préféré faire les choses par moi-même, faire des erreurs et en tirer des leçons. C’est vraiment la meilleure chose que j’ai faite, et je crois que je peux vraiment dire que j’aime mon travail.
J’ai récemment lancé un compte Patreon sur lequel je discute et critique les artbooks, du point de vue du collectionneur, mais je parle aussi de la création de mes propres livres et j’essaie d’enseigner la conception de ces livres et le crowdfunding. J’y ai inclus le podcast Kéfi, qui traite de la santé mentale et de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. (patreon.com/spiridon)
2/ Comment est né le projet Codex Obscurus ?
J’avais déjà discuté d’un projet de collection avec quelques amis, mais je n’ai jamais vraiment réussi à trouver un thème pour la collection. Je voulais créer quelque chose de nouveau et c’est ainsi qu’est née #hardcover, ma première collection, et ce fut un succès !
Mais je voulais créer un autre type de collection, avec des artistes qui soient tout de même rémunérés pour leur contribution, sans leur voler leurs droits d’auteur, mais en ayant la possibilité de ne pas voir leurs œuvres avant la publication. Mais sur quel thème ? Je ne voulais pas lancer des artbooks sur un genre précis, je voulais quelque chose de différent. Ainsi, en juin 2019, l’idée du CODEX Obscurus est devenue réalité. Je veux que ce livre soit différent des autres. Je veux créer un objet de collection que vous serez fier d’avoir dans votre bibliothèque.
Le sujet des sorcières m’est progressivement venu à l’esprit. Je suis grec, mais je suis né et j’ai grandi en Allemagne, et j’ai toujours entendu des histoires dans ma famille sur les sorcières modernes, le mal, les malédictions et toutes ces sortes d’histoires. Personnellement, je ne crois pas à la magie, mais plutôt au pouvoir de suggestion, à la religion et à la spiritualité. Mais ces thèmes m’ont toujours plus ou moins parlé.
Je suis un peu nerveux car c’est un livre sur lequel j’ai travaillé pendant si longtemps, et bien sûr, on voudrait que le résultat soit à la hauteur des attentes après une si longue période. Mais je suis certain que, quel que soit le nombre de tirages, ce livre sera mon meilleur jusqu’à présent.
3 / Comment as-tu choisi le jury et comment les participants ont-ils soumis leurs œuvres ?
Le jury est diversifié en raison du sujet qui est si universel et pourtant différent dans chaque culture. Bien sûr, dans certaines d’entre elles, l’occulte occupe une place plus importante que dans d’autres, mais c’est là toute la beauté de cette diversité. Ces choses n’ont pas la même signification aux Philippines qu’aux Etats-Unis et encore moins en Amérique du Sud ou en Europe du Sud. Mais tous ont des histoires à raconter, tout comme les professionnels qui forment le jury du CODEX.
4/ Pourquoi as-tu choisi de faire du crowdfunding ?
C’est ce que j’ai toujours fait et je suis fier de dire que cela a toujours fonctionné. C’est une évidence pour moi. Je préfère gérer les choses d’une certaine manière qui a fait ses preuves, c’est l’une des raisons pour lesquelles je travaille en tant qu’indépendant et cela donne également plus de liberté aux artistes.
5/ Peux-tu nous en dire un peu plus sur le tarot qui fera partie du projet ?
Bien sûr. Le tarot est l’œuvre d’un artiste, qui a également travaillé sur la couverture du Codex : Viktor Pushkarev. L’idée avec lui n’était pas de falsifier un vieux livre, mais plutôt de créer un design moderne tout en respectant un style visuel quelque peu médiéval. Viktor était l’homme de la situation avec sa façon d’utiliser la calligraphie, en mélangeant les formes traditionnelles et modernes.
Pour le Codex Obscurus, il a créé une écriture et un alphabet qu’il a mélangé avec des runes, des chiffres et des alphabets hébraïques. Toute cette nouvelle écriture est intégrée directement dans le tarot. On y retrouve des éléments de toutes les religions : l’hindouisme, le chakra…
Et le fait est que je n’avais jamais créé de tarot auparavant, alors pourquoi pas maintenant ?
6/ Depuis combien de temps ce projet est-il en cours ?
J’y travaille depuis juin 2019, et je suis en contact avec Viktor depuis cette date pour avancer sur la couverture et le tarot.
7/ Quels sont les projets sur lesquels tu travailles actuellement ?
Mon line up pour 2022 est déjà complet et je travaille lentement sur 2023 également. Nous allons commencer en février avec le nouveau livre de Bjorn Huri qui s’appellera “Duality”. Puis en avril, le premier livre de Bastien Lecouffe Deharme, un ami de longue date, sortira enfin. Nous continuerons en juillet sur un artbook avec l’artiste Matej Petkovic qui se fait appeler milkformycoconut, le Codex Draconis en août et le nouveau livre d’Alex Konstad en octobre, ”Hell of a Story”.
Et quelque part entre ces deux dates, je serai en mesure de produire un artbook officiel en hommage à H.R. Giger qui sortira en 2023. Je travaillerai sur ce projet avec son ancien assistant et bon ami Erik Staub, ainsi qu’avec Ronald Brandt, l’assistant de longue date de Giger, et mes partenaires des Editions Caurette.
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