NOTE DE L’AUTEUR :
No Man’s Kingdom est une série de textes se situant chacun dans le même monde. Un épisode paraît toutes les deux semaines, illustré par le talentueux Ronan Toulhoat et écrit par votre serviteur, Thomas Olivri. Nous vous conseillons, si vous débutez dans cet univers, de commencer par l’épisode 1 de la saison 1. Pour cela, il vous suffit de cliquer sur “No Man’s Kingdom” dans le menu du haut de la page d’accueil. Vous aurez alors accès à tous les épisodes parus. Chaque épisode se veut une histoire courte complète, un “one shot”, à lire en quelques minutes durant votre trajet de bus, de tram, en buvant un café… Ces épisodes se répondent ou se complètent, certains personnages ou lieux se retrouvent et se croisent... Le No Man’s Kingdom est un monde en constante évolution. N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires ici ou sur les réseaux et surtout à partager le projet autour de vous ! Bonne lecture !
Thomas Olivri
La pluie tombait drue sur Pahriss. Et comme souvent dans ces cas-là, la plupart des habitants restaient cloitrés chez eux. Les eaux du ciel noir qui recouvrait la ville la plupart du temps n’étaient pas comme ailleurs, du moins pour ceux qui avaient voyagé assez loin pour goûter à ce “ailleurs”. Ici, les gouttes d’eau étaient lourdes, sombres, âcres. Elles piquaient les yeux quand elles vous coulaient sur le visage, et avaient un goût amer quand elles continuaient jusqu’à votre langue. Non pas qu’elles étaient empoisonnées : on n’avait encore jamais vu quelqu’un mourir d’avoir trop bu de cette eau tombée du ciel (bien que jamais vous ne pourriez trouver quelqu’un du coin qui accepte d’en boire ne serait-ce qu’un verre). Mais on n’avait encore jamais vu quoi que ce soit de bon pousser grâce à cette eau. De mauvais, ça oui. De bon, jamais.
Pahriss était une vaste, très vaste fosse. Une Cité franche en entonnoir. Depuis qu’un objet venu des cieux s’était écrasé en son centre et avait réduit en cendre toute la ville et ses environs, la fière capitale des temps anciens avait laissé place à un gigantesque cratère. Depuis plusieurs siècles, Pahriss était donc un trou, au fond et autour duquel la vie était peu à peu revenue, avec le retour des survivants du cataclysme. La capitale de l’ancien royaume de… De quoi d’ailleurs ? Plus personne ne s’en souvenait vraiment. C’était d’ailleurs un miracle que la ville ait conservé son nom d’origine. Du moins c’est ce dont la plupart des soi-disant érudits (1) étaient persuadés. La ville avait mis un long moment à se remettre de ce coup du sort, ou plutôt de ce coup du ciel. Mais des cendres de l’ancien monde en était ressorti un nouveau. Et pour cela, les nouveaux habitants de la ville n’avaient pas eu à chercher bien loin les matériaux de construction : quasiment toute la ville basse, la plus riche, avait été construite en utilisant la carcasse du vaisseau céleste qui lui était tombé dessus. Vaisseau qui était donc à l’origine de la mort et de la renaissance de la ville. Les premiers arrivés avaient construit au fond du cratère en s’accaparant les meilleures matériaux. Les suivants construisirent strates après strates après strates, et les matériaux s’amenuisant au fur et à mesure, les dernières, au niveau du sol, n’était qu’une espèce de bidonville fait de bric et de broc.
Vector se tenait à une rambarde qui faisait le tour de l’un des cercles centraux du cratère, à mi-chemin entre le cœur de ce dernier et la surface, depuis laquelle il pouvait observer la ville dans son intégralité. Une vision à la fois infernale et merveilleuse. Pahriss était une splendeur architecturale sortie du cerveau malade de génies qui n’auraient jamais à y vivre. Un joyau aussi impressionnant à admirer qu’immonde à porter. Bâti en entonnoir, le cœur de Pahriss, le “fond du” trou”, était le quartier privilégié des riches et des puissants, une succession de palais et de couloirs démesurés, bâtis dans des matériaux nobles et les “meilleurs” morceaux du vaisseau crashé, dont il ne restait plus rien aujourd'hui. Plus on s’élevait dans les strates, et donc vers la surface, plus les habitants étaient pauvres. Des cercles concentriques de plus en plus larges de rues, d’habitations, d’échoppes diverses et variées, qui remontaient vers la surface et vers la crasse, la pollution, la fange. Un chariot céleste gigantesque, recyclé et tracté par un câble démesuré, reliait le coeur de la ville à la surface. Quiconque n’était pas assez riche pour l’emprunter (à savoir presque toute la population) devait passer par toutes les strates de la misère pour atteindre la Ville Basse, un parcours de plusieurs heures à travers tous les cercles de la ville.
Mais si Pahriss était une Cité-Franche aussi laide que glorieuse, elle était également la reine de ce nouveau monde, comme elle avait pu l’être dans le passé.. Sa richesse était incommensurable. Il faut dire que la région était celle qui avait sans doute le plus souffert lors de l’Armageddon, des centaines de vaisseaux et de débris célestes s’étant abattu sur elle au même instant, la rayant quasi instantanément de la carte. Mais cela signifiait également qu’elle regorgeait d’objets célestes. Cet accès aux reliques et au fer célestes avait permis à beaucoup de se hisser en haut de la pyramide du pouvoir. En effet, pour satisfaire à une tradition humaine ancestrale, les mieux nés et les mieux informés avaient réussi à tirer profit même de la fin du monde, et à se hisser au sommet de la chaîne du pouvoir. En quelques années, ces puissants survivants réussirent à nouveau, en s’assurant de la servilité et de la dépendance du reste de la population, à créer un nouvel ordre totalement voué à assurer leur profit. Pahriss sera toujours Pahriss.
Cependant, ce genre de considérations n’intéressait pas du tout Vector. Il ne s’en était d’ailleurs jamais offusqué. Les choses étaient ce qu’elles étaient. Qui était-il pour remettre en question l’ordre des choses ? Debout au bord de la rambarde branlante qui surplombait la ville, il ne pouvait que constater la puissance des riches du bas et la pauvreté croissante des bidonvilles des strates au-dessus de lui. De nombreux quartiers étaient recouverts d’un brouillard sombre et épais, dûs à la fumée qui sortait des forges et des ateliers de construction dont l’activité intense se poursuivait de jour comme de nuit. Le bruit aurait été assourdissant s’il n’avait pas porté un masque. L’entonnoir qu’était la ville réverbérait en effet le moindre son, et entre les cris, les hurlements, le fracas des machines et des moteurs, celui des forges et des usines, on pouvait vite perdre l’ouïe, la raison ou les deux sans protection adéquate.
Vector portait un long manteau de cuir sombre, rapiécé par endroits, qui lui couvrait tout le corps jusqu’aux mollets. Avec ses hautes bottes et ses gants montants, pas un centimètre carré de sa peau n’était exposé. Il portait sur la tête un masque de cuir clouté affublé d’une longue protubérance au niveau de son nez et de deux grilles au niveau des yeux. De loin, on aurait dit un immense oiseau de mauvais augure, fin et inquiétant. Le masque lui couvrait la totalité de la tête, et abritait un système fait maison de filtration de l’air, qui utilisait notamment du charbon. Un matériau qui, depuis l’Armageddon, était devenu plus commun que jamais. On s’était beaucoup moqué de Vector et de sa combinaison intégrale, à une époque. Vector, lui, ne voyait qu’une seule chose : la plupart de ceux qui s’étaient moqués de lui étaient désormais morts ou malades, tandis que lui continuait à arpenter les rues de Pahriss.
Perdu dans ses pensées, il observait la ville qui l’avait vue naître en attendant la fin d’une averse de pluie noire particulièrement dense. Il n’aimait pas marcher sous ce type de pluie acide. Elle s’insinuait dans les vêtements, grignotait les tissus et abimait le fer des armes. Il allait cependant sans doute avoir du retard à son rendez-vous. Il était attendu dans le cœur de la cité, près d’une trentaine de strates plus bas, dans les quartiers les plus riches de la ville, mais également les plus difficiles d’accès, surtout si on souhaitait comme lui rester discret. Plus on descendait dans Paris, plus les cercles-quartiers étaient denses et resserrés. Pour celles et ceux qui n’avaient pas accès aux transports célestes, le chemin vers les tréfonds des beaux quartiers de Pahriss était un très long parcours garnis d’escaliers, de ruelles étroites et de checkpoints à passer. Sans compter les mauvaises rencontres que l’on pouvait faire. Si les bas-quartiers étaient protégés par des gardes, des murs d’enceintes et une couverture aérienne d’objets célestes, le reste de la ville n’était pas un endroit où l’on se sentait particulièrement en sécurité.
Vector leva les yeux vers le ciel noir qui surplombait la ville, et duquel tombait la pluie acide. Il imaginait que, vu du ciel, un oiseau (s’il y avait encore eu des oiseaux dans cette région, lui-même n’en avait jamais vu de sa vie) aurait vu un entonnoir géant d’où s’échappait beaucoup de fumée noire et une odeur nauséabonde. Sur les hauteurs de cet entonnoir se trouvaient, érigées les unes contre les autres au pied des grands murs d’enceinte qui entouraient la ville, des habitations de bric et de broc, maintenues entre elles par une espèce de grâce divine, un bidonville puant regroupant les habitants les plus pauvres de la ville, qui n’avaient eu d’autre choix que de se rendre à Pahriss pour survivre tant la région alentour était désertique, hostile et dangereuse. Mieux valait mourir entre humains qu’au milieu d’un no man’s land puant ? Vector lui, pour avoir passé la majeure partie de sa vie dans cette zone de la ville, n’en était pas certain. Pas du tout.
La Cour des Miraculés était le surnom donné au premier des Cercles (la ville était séparée en différents cercles concentriques, chacun ayant un nom officiel et un nom officieux), un cloaque infâme au sein duquel il était né et, ô miracle, survécu. Malgré la saleté, les vermines, les maladies, le manque d’hygiène et l’absence quasi totale de soigneurs. La seule chose qui l’avait aidé à survivre étaient les habitants eux-mêmes. Le clan dont il faisait partie, les Troubadours, s’était toujours serré les coudes, et n’avait jamais laissé de côté aucun de ses membres, fusse-t-il le dernier des métamorphosés. Vector en savait quelque chose.
Il y avait bien d’autres cercles sous celui des Miraculés. Plus on descendait vers le fond, plus les habitants étaient bien portants, voire riches. Certains cercles abritaient des usines et des forges, d’autres des marchés et des bordels. D’autres encore n’étaient que des cercles d’habitations à destination des ouvriers et des travailleurs, nécessaires pour le bon fonctionnement de la cité. L’activité était telle, à Pahriss, que la fumée était permanente, le bruit omniprésent. Se tenir à sa fenêtre un soir, dans son hab’ de fortune, c’était avoir sans aucun doute une certaine vision de l’enfer. Entre les cheminées cracheuses de feu des usines, les lueurs vertes provenant des quartiers des labos, les explosions, les cris, les chants, le tout réverbéré dans cet entonnoir géant… Certains étaient devenus fous. D’autant que le ciel ne montrait que rarement (pour ainsi dire jamais) le bout de son nez. Habiter à Pahriss, c’était se résigner. Point. Vector, lui, était né dans cet enfer pseudo-industriel. Il l’avait embrassé comme faisant partie de lui-même. Ce n’était pas vraiment comme s’il avait eu le choix. Quitter Pahriss, c’était la mort quasi assurée dans le territoire aride et hostile qui entourait la Cité Franche sur des centaines de kilomètres. Pahriss était donc, au final, pour la plupart de ses habitants, une prison à ciel ouvert. Prison dorée pour certains, certes, mais une prison tout de même.
Et dans une prison, il faut savoir survivre. Alors Vector avait survécu. Voleur, assassin, arnaqueur, contrebandier. En quelques années, il était parvenu à devenir une figure majeure au sein du clan des Troubadours. Et sa réputation avait commencé à grandir au sein de la ville-cratère. Vector avait échappé à la milice des dizaines de fois. Cette dernière était parfois envoyée par les élites du fond, afin de faire le ménage dans les quartiers pauvres quand le vent de contestation devenait un peu trop virulent à leur goût. Mais jamais elle n’avait réussi à mettre la main sur Vector. Il était presque devenu une légende au sein du cercle des Miraculés. L’ombre qu’on n’arrête jamais. Il faut dire qu’il était littéralement taillé pour la fuite. Sa minceur presque maladive était un atout majeur dans cette ville et ses minuscules ruelles, parfois à peine capables d’accueillir un homme de front tant elle avait été construite dans l’urgence, sans aucun plan et dans le chaos le plus total. Les membres effilés de Vector, son habileté, ses qualités de bretteur, son intelligence et son instinct de conservation en faisaient un adversaire aussi redoutable que redouté. Ce qui n’était pas le cas des 4 coupes jarrets qui avançaient silencieusement dans son dos.
Vector les avait repéré quelques minutes plus tôt mais n’en avait rien montré. Il était régulièrement la cible de tentatives d’assassinat de la part de gangs rivaux, ou de soudards en quête de gloire. Mais la plupart de ceux qui avaient tenté leur chance n’avaient pas survécu à leur rencontre. Il avait cependant pour habitude de toujours garder un survivant en vie, afin qu’il raconte sa défaite et qu’il entretienne sa légende. Apparemment, ces quatre-là n'avaient pas compris le message. Vector continua de faire mine d’ignorer le danger. Il savait que 3 de ses attaquants arrivaient directement par derrière lui via la ruelle qu’il venait d’emprunter, tandis qu’un quatrième se faufilait dans les méandres des toits au-dessus de lui, pour le surprendre d’en haut. Il prit une profonde inspiration dans son masque, et quand le premier des trois malfrats fut suffisamment près, il poussa violemment en arrière une vieille caisse en bois qui traînait à ses pieds. La caisse percuta les jambes de l’agresseur qui avait pris son élan pour se jeter sur lui et il trébucha en avant. Il s’empala sur l’épée courte que Vektor avait sorti de sa gabardine en une fraction de seconde. Le malfrat, un homme entre deux âges couverts de boutons et empestant l’alcool, mourut sur le coup, le coeur transpercé. Vector retira son arme du corps de l’homme dans un geste souple, et ce dernier s’effondra au sol.
Un court instant, les compagnons de l’homme furent comme tétanisé. Cinq secondes auparavant ils étaient 4, désormais l’un des leurs gisait mort sur le sol. Une flaque de sang commençait à se former autour du cadavre et Vector recula, faisant face à ses agresseurs. Dans un mouvement ample et lent, il leva son bras armé jusqu’à être à l’horizontale, en parfaite continuité de sa lame. Une lame fine et acérée, comme il les aimait. Son autre bras restait dans son manteau. Il tourna légèrement la tête de côté en direction des deux femmes et de l’homme qui lui faisaient face, comme pour les provoquer. Avec son masque en forme de bec d’oiseau, on aurait dit un charognard avant la curée.
La femme sur sa gauche était chauve et massive, et tenait une hache dans chaque main. Celle sur sa droite, plus fine, les cheveux attachés en arrière, était équipée d’un couteau à longue lame. Au milieu, un homme barbu et ventripotent tenait un gourdin massif à deux mains. Les trois étaient habillés d’un patchwork de tissus sales et cousus ensemble, preuve de leur pauvreté et de leur appartenance aux cercles supérieurs de Pahriss. La position de Vector, à la fois détachée et menaçante, provoqua enfin un déclic chez les agresseurs, qui se ruèrent sur lui. De sa lame, Vector dévia une hache dans un mouvement souple, avant d’attraper la femme la plus costaud par le col et de lui asséner un violent coup de tête. Cette dernière tituba en arrière, le nez en sang, et lâcha ses armes. Dans le même mouvement, il sortit son bras droit de son manteau et planta une petite lame dans le front de sa compagne au long couteau avant d’esquiver un coup de gourdin. Il se retourna alors et dans un mouvement fluide se retrouva derrière l’homme, qu’il transperça de sa lame. Vector fit ensuite volte face pour se retrouver nez à nez avec la première femme, encore sous le choc de son coup de tête. Puis, à la plus grande surprise de cette dernière, un troisième bras sortit de son manteau, côté droit, équipé d’une arme céleste de poing qu’il dirigea vers le toit juste au-dessus de la ruelle dans laquelle ils se battaient avant d’en presser la détente. Un rayon rose en jaillit comme une flèche, et le corps d’un homme tomba lourdement du toit à ses pieds, un trou béant dans le torse. Les autres cadavres venaient à peine de toucher le sol.
La grande femme, encore en vie, titubant, avait sous les yeux une scène qu’elle ne s’attendait sans doute pas à voir ce matin en se levant du taudis dans lequel elle vivait, plusieurs étages plus haut. Ses quatre compagnons de crimes gisaient au sol, morts. Devant lui se tenait un homme longiligne portant un masque au bec d’oiseau, une lame ensanglantée à la main, une arme céleste encore fumante à l’autre… Et un troisième bras la désignant comme étant la prochaine, comme une invitation à venir mourir avec ses compagnons. Elle préféra s’enfuir en courant, sans un mot. Encore une pierre à l’édifice de la légende de Vector.
Toujours en silence, il essuya sa lame ensanglantée pour la ranger dans l’étui qui courait le long de sa cuisse droite. Il récupéra son couteau encore planté dans le crâne de la femme au sol et rangea son arme céleste dans le holster de cuir plaqué sur sa cuisse en s’aidant de sa troisième main. Il était né métamorphosé (2), doté d’un troisième bras, juste en dessous de son bras droit. Si certains métamorphosés naissaient avec des appendices difformes et inutilisables, le troisième bras de Vector était sans défaut, et il l’utilisait aussi naturellement que les deux autres.
Il jeta un oeil vers le centre du cratère. Loin, très loin en contrebas, au centre parfait de cet immense entonnoir, il distinguait une forme ronde bombée. Le plafond de verre de celle qui occupait le poste de Grande Maîtresse de la Cité Franche de Pahriss. Depuis cette ouverture qui rappelait un oeil constamment ouvert, elle pouvait voir toute la ville. Et toute la ville pouvait voir qu’elle était observée, nuit et jour. C’était avec elle que Vector avait rendez-vous. Il referma son manteau pour y cacher ses bras à nouveau, et reprit son chemin sans un regard en arrière.
La pluie avait cessé, et il y avait encore beaucoup de cercles à descendre.
ANNEXE :
(1) Erudits : il reste bien peu de connaissance sur ce que fut l'ancien monde. Certains érudits (ou déclarés tels quels) ont réussi à sauver des objets ou des textes, mais il ne reste quasiment plus rien. La plupart des grandes villes dans lesquelles se concentraient les connaissances ont été rayées de la carte, et toute la culture de ces royaumes avec elles. Les survivants, trop occupés à ne pas mourir sous les crocs d'un animal muté ou d'un hiver trop rude, n'ont pas forcément jugé nécessaire de conserver les anciennes traditions. Heureusement pour l'humanité, les artisans survivants ont réussi à conserver leur art et leurs techniques grâce au bouche à oreille et à la transmission. Quant au reste (histoire, religion, art de vivre), seuls restent quelques textes et quelques histoires répétées oralement depuis la nuit des temps (du moins ce qui avait renommé la nouvelle nuit des temps, soit l’an zéro après Armageddon) et forcément déformées, pour se construire un semblant d’histoire, un semblant de société, un semblant de langage commun.
(2) Métamorphosés : terme regroupant les humains ayant subi à la naissance des modifications physiques dues aux retombées radioactives aux premiers âges des Nouveaux Royaumes. Si certaines sont assez anecdotiques ou discrètes (doigt en plus ou en moins), d'autres sont plus visibles : membre supplémentaire, crocs, griffes, teinte de peau de couleur, difformités...). Il semblerait que les terres de l'ancien Royaume Franc ait été particulièrement touchées par les radiations nocives dégagées par la chute des objets célestes, qui non seulement ont empoisonné l'air, mais également les terres et les corps durant des centaines d'années. On ne trouve ces métamorphosés quasiment que dans Pahriss et l'ancien royaume Franc. Il est à noter que, si les métamorphosés sont une vision habituelle dans les rues de la ville-cratère et sont relativement tolérés et acceptés (on en trouve aussi bien au sein de la population pauvre que parmi les riches familles), ce n'est pas le cas dans le reste des Nouveaux Royaumes. Raison pour laquelle les métamorphosés restent principalement à Pahriss, à quelques exceptions près (on compte notamment des Métamorphosés parmi certaines bandes de reliquiers).
Merci d’avoir lu cet épisode de No Man’s Kingdom ! S’il vous a plus, n’hésitez pas à laisser des commentaires ici ou sur les réseaux sociaux, et surtout à partager autour de vous. Rendez-vous très bientôt pour une nouvelle plongée dans le No Man’s Kingdom !
TO
Bonjour Thomas, simplement un petit mot pour saluer cette excellente série et surtout un vrai talent d'écriture. Je serai d'ailleurs prêt à soutenir une édition imprimée, sans aucune hésitation...Merci beaucoup. François.