NOTE DE L’AUTEUR :
No Man’s Kingdom est une série de textes se situant chacun dans le même monde. Un épisode paraît chaque semaine, illustré par le talentueux Ronan Toulhoat et écrit par votre serviteur, Thomas Olivri. Nous vous conseillons, si vous débutez dans cet univers, de commencer par l’épisode 1 de la saison 1. Pour cela, il vous suffit de cliquer sur “No Man’s Kingdom” dans le menu du haut de la page d’accueil. Vous aurez alors accès à tous les épisodes parus. Chaque épisode se veut une histoire courte complète, un “one shot”, à lire en quelques minutes durant votre trajet de bus, de tram, en buvant un café… Ces épisodes se répondent ou se complètent, certains personnages ou lieux se retrouvent et se croisent... Le No Man’s Kingdom est un monde en constante évolution. N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires ici ou sur les réseaux et surtout à partager le projet autour de vous ! Bonne lecture !
Thomas Olivri
Mirena court à en perdre haleine.
Ses bottes rapiécées s’enfoncent dans la boue de ce marais puant. Elle se tient l’épaule gauche, celle qui a été touchée par l’arme céleste d’un des vaseux (1) à ses trousses. Ces habitants des marais sont de mauvais commerçants, mais de foutus bons tireurs, pense-t-elle hors d’haleine, en grinçant des dents. La douleur sourde qui émane de sa blessure lui donne l’impression que son bras a été arraché. Mais celui-ci est bien là : c’est juste qu’il pend mollement à ses côtés et qu’elle n’arrive quasiment plus à le faire bouger. Son armure cabossée n’aura pas servi à grand-chose. Elle n’a pas encore eu le temps d’observer de près la plaie à son épaule, mais elle se l’imagine très bien. Elle a déjà vu des blessures causées par une arme céleste. Ces armes mythiques peuvent causer des dégâts considérables. Elles émettent un faisceau lumineux d’un rose aveuglant qui peut percer la plus solide des armures et transpercer un être humain de part en part. La blessure est cautérisée sur l’instant et suivant l’arme et la taille du faisceau, les dégâts peuvent être plus ou moins importants. Par chance, cette maudite vaseuse n’était équipée que d’un manus de poing (2). Suffisamment puissant pour blesser gravement un humain, mais pas assez pour arracher un membre, comme elle en avait été témoin un jour. Elle avait vu ce que pouvaient faire les armes célestes plus élaborées, et elle s’estimait chanceuse que cette pouilleuse n’ait pu mettre la main que sur un manus, et pas un canonneur par exemple.
Mais chanceuse ou non, elle reste en très mauvaise posture. Elle court depuis de longues minutes dans le marécage de Firzen (3), le territoire poisseux et nauséabond des vaseux. Autant dire qu’elle ne se donne plus trop longtemps à vivre. Les vaseux sont les habitants historiques des marécages. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils sont surnommés “vaseux”, mais ce n’est pas vraiment une appellation qu’ils affectionnent. Dans leur langage, ils s’appellent les ragnosi. Ils connaissent leurs immenses marais par cœur : faune, flore, géographie… Dès leur plus jeune âge, ils apprennent à se déplacer sur de longues échasses de métal qui leur permettent de se mouvoir rapidement dans la vase, la boue et l’eau stagnante. En complément de ces échasses, deux cannes à larges poignées leur confèrent une stabilité maximum dans leurs voyages à travers les marais. De véritables extensions d’eux-même se terminant par des griffes mécaniques acérées, actionnées par une poignée, qui leur permet de se saisir d’objets au sol aussi bien que de se battre. Des objets infiniment plus complexes qu’ils n’en ont l'air de prime abord, et qui prouvent que la réputation de barbares incultes des vaseux est loin de refléter la réalité de cette ethnie. Ces échasses et la capacité des ragnosi à les utiliser au combat ont valu aux habitants des marais une solide réputation dans tous les Nouveaux Royaumes (4). Certains vaseux sont en effet des guerriers hors pair, se battant sur leurs échasses avec autant de grâce que les meilleurs danseurs de guerre de Spanya (5). De nombreux ragnosi sont ainsi devenus des mercenaires, et il n’est pas rare d’en croiser hors de leur marais, oeuvrant en tant que gardes du corps ou troupes de choc dans des bandes guerrières.
Les pieds de Mirena s'enfoncent dans la vase avec un bruit de succion à chaque foulée, ralentissant son avance et la faisant tomber régulièrement tête la première dans la boue puante. Un vaseux aurait pu aisément la poursuivre, la doubler et lui tendre un piège sans même qu’elle ne s’en rende compte. Néanmoins, ce n’est pas comme si elle avait le choix. Son instinct de survie a pris le dessus sur toute autre considération. Et puis Mirena n’est pas du genre à abandonner, même quand les augures sont en sa défaveur. Alors elle continue de courir malgré ses maigres chances de survivre à cette journée décidément calamiteuse. Du moins courir est un bien grand mot. Claudiquer est sans doute une description plus proche de la réalité. Et si elle a su déjouer la vigilance de ses geôliers une fois, elle ne doute pas un instant qu’ils finiront par la retrouver. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à avancer. Mirena est une guerrière. Elle s’est battu toute sa vie et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. S’ils la veulent, qu’ils viennent la chercher. Et elle ne se laissera pas faire.
Tout à coup elle les entend. Les bruits viennent de partout autour d’elle. Elle perçoit leur langage guttural, qu’elle reconnaîtrait entre mille. Elle a toujours détesté les ragnosi. Quelle idée d’avoir voulu faire du commerce avec eux ! Sang de krill (6), il fallait vraiment qu’elle soit sans le sou pour accepter de se rendre au cœur de leur territoire afin de leur livrer une prime. Mirena s’était bien douté que c’était risqué, mais elle n’avait pas mangé de repas chaud depuis deux semaines, et ses réserves de monnaie fondaient comme neige au soleil. Travailler pour les vaseux avait été une opportunité qu’elle n’avait pas pu refuser malgré ses réticences. Elle avait donc accepté de trouver, capturer et livrer un de leurs esclaves en fuite et de leur rapporter dans les marais.
Mais elle aurait dû se douter que les choses allaient mal tourner. Les vaseux étaient des esclavagistes avant tout, et le genre de profil de Mirena était du pain béni pour eux. Une femme jeune, puissamment bâtie, combattante aguerrie, à la peau sombre et aux yeux bleus. Une beauté sauvage en dépit des nombreuses cicatrices sur son visage, notamment une qui traversait sa tempe droite et une partie de son crâne, sur laquelle ses cheveux d’un bleu sombre ne repoussaient plus. Le souvenir d’un combat avec un mercenaire d’Estia aux dents noires, qui avait bien failli lui faire exploser le crâne avec son arme céleste. Mais Mirena avait réussi à lui rendre la monnaie de sa pièce. “S’il est encore vivant, sa tête ne doit pas être belle à voir” se dit-elle en repensant à cet épisode également mouvementé de sa vie. Toujours est-il qu’une fois arrivée au point de rendez-vous avec 4 vaseux afin de négocier son prix, ses commanditaires avaient vite calculé qu’ils tireraient de gros bénéfices à la revendre à une baronne de la pègre ou à un chef de clan barbare. Pas de chance pour l’esclave que Mirena avait mis 4 jours à attraper : il avait été exécuté sur le coup. Mirena avait juste eu le temps de déclencher une pierre à fumée avant de déguerpir en courant dans le marais (elle ne se déplaçait jamais sans une ou deux de ces pierres creuses contenant un mélange corrosif qui explosait en étant jeté à terre et qui provoquait une fumée épaisse et urticante). Mais dans la panique, un ragnosi avait toutefois réussi à la blesser à l’épaule d’un tir au jugé.
Et la voilà à présent : couverte de boue, blessée, avec 4 vaseux aux trousses et un brouillard verdâtre qui commence à monter du sol. Ce qui n’arrange pas ses affaires. Si le brouillard l’empêchera de bien s'orienter, ce ne sera pas le cas pour ses poursuivants. Elle a en effet remarqué que l’une d’entre eux est équipée de monocles (7), des artefacts célestes qui permettent de discerner des proies dans la nuit ou dans le brouillard le plus épais. Un objet qui aurait valu une petite fortune sur les Marchés Roulants (8). Si seulement elle avait pu s’en procurer un…
Cette pensée cause littéralement sa chute. Elle avait jusqu’ici plus ou moins réussi à rester sur une espèce de chemin solide. Mais, déconcentrée, elle ne voit pas la tourbière apparaître subitement sous ses pas. Un instant, elle court, le suivant, elle est enfoncée jusqu’aux hanches dans une boue odorante. Elle ne peut retenir un cri en tombant. Décidément, elle les cumule. Elle tente de s'accrocher à une branche proche pour se sortir de ce piège, mais celle-ci se brise net sous son poids : la tourbe n’est pas prête de la laisser sortir. Elle tente alors d’accéder à ses sacoches en cuir au niveau de ses cuisses, mais là encore, la boue ne la laisse pas maîtresse de ses mouvements. Le sac à dos qu’elle porte est lui aussi à moitié enfoncé, inatteignable, et ses armes de ceinture hors de portée. Elle pourrait tout aussi bien être nue et sans équipement face à ses assaillants.
Elle déteste se sentir aussi vulnérable. D’une main, elle repousse la mèche de cheveux qui lui tombe sur le visage, collée par la boue. Elle sent son corps s’enfoncer, lentement mais sûrement, et la panique commence à la gagner. Elle ne veut pas terminer ainsi, le gosier rempli de vase, à jamais perdue au fond de cette boue noire puant la merde. Jamais. Mirena est une guerrière, ce n’est pas la manière dont elle doit mourir.
Elle ne voit pas les quatre silhouettes longilignes sortir du brouillard. Les vaseux avaient fini par la repérer, le cri qu’elle avait poussé en tombant n’y étant pas pour rien. Ils sont deux hommes et deux femmes, tous les quatre revêtus de plusieurs couches de cuir souple et huileux. Ils se déplacent sur leurs grandes échasses telles des rapaces étranges, à la fois gracieux et inquiétants. Ils portent des masques grimaçants faits de cuir tressé. A l'arrière du crâne, une ramure macabre faite de plumes, d’os et de feuilles attachés à des tiges de bois. Ces parures grimaçantes, différentes pour chaque ragnosi, sont à la fois des outils de protection contre la présence d’émanations toxiques (un risque fréquent dans les marais), mais également un moyen d’instiller la peur chez leurs ennemis. Mirena y est indifférente, elle a vu bien pire. Mais elle n’en est pas plus sereine pour autant. Deux des ragnosi portent sur leur masque un monocle céleste émettant une lueur rosâtre, leur donnant un aspect encore plus fantastique. Ils portent également de nombreux objets qui témoignent de leur statut de chasseurs-guerrier : cordes, couteaux, outils de ceinture, lames affutées… Ces ragnosis ne sont pas pas de jeunes chiens fous, mais plutôt des Kroaks des marais (9) : des créatures dangereuses, cruelles, patientes, et expertes dans l’art de chasser.
“Sortez-moi de là, bande de rats puants, dépêchez-vous de me sortir de ce putain de cloaque !” leur lance Mirena dès qu’elle les voit. Elle préfère encore être réduite en esclavage que de finir au fond du marais. Etonnamment, le brouillard et la tourbe étouffent ses mots. Cela lui rappelle un peu la neige dans certaines régions du Nord qu’elle a traversées. Ses paroles sonnent lamentablement inoffensives. Une des vaseuses s'avance alors. Ses longues échasses s'enfoncent légèrement dans la boue mais lui permettent de se maintenir hors de la vase putride, et de dominer sa proie embourbée. Ses gestes sont affutés, précis, son aisance avec les échasses impressionnantes. Mirena ne doute pas qu’il lui aurait fallu des semaines, voire des mois pour ne serait-ce que parcourir quelques mètres sans tomber, montée sur de tels attirails. Ces vaseux les utilisent depuis leur plus tendre enfance. On raconte même que certains dorment avec. Décidément, Mirena ne fait pas le poids.
“Alors, la terreuse, on s’est perdu dans le marais ? Tance la vaseuse dans la langue commune des Nouveaux Royaumes avec un accent prononcé. Tu nous as donné du fil à retordre ma belle, mais on t’a retrouvée. Tu es chez nous ici, tu croyais quoi ?”
Mirena sent son corps s’enfoncer encore un peu dans la boue puante. “Sors moi de là, par mes tripes !”
La vaseuse s’approche encore. Elle s’accroupit sur ses échasses et penche la tête sur le côté, observant Mirena tel un oiseau de proie face à une souris blessée, à travers la lueur rose et brillante de son monocle. Elle se demande ce qu’elle peut bien voir à travers cet appareil si étrange. A travers sa peau, ses os ? A quoi peut-elle bien ressembler à travers l'œil d’un artefact céleste ? Les échasses de la chasseuse s'enfoncent encore un peu plus dans la tourbe mais ne lui font pas perdre l’équilibre un seul instant. Mirena lui envie son agilité et sa liberté, elle qui se sent comme une mouche prisonnière de la sève d’un arbre.
Les camarades de la vaseuse restent en arrière, prudents. Mirena peut voir une arme céleste accrochée à la ceinture de son interlocutrice, qu’elle imagine être la meneuse du groupe et sans doute celle qui lui a tiré dessus un peu plus tôt.
La ragnosi ôte son casque en cuir pour laisser apparaître un visage tiré, des cheveux bruns tressés et plaqués en arrière, et deux yeux noirs cruels. “Je sais pas trop si je vais te sortir de là, terreuse, tu es abîmée, et tu as perdu de ta valeur. Peu-être bien que je tirerais plus de pièces en vendant ton équipement que ton cul. Et puis t’es pas si belle, vue de près”, dit-elle d’un large sourire en fixant les cicatrices sur sa tête.
Mirena s'apprête à lui hurler les pires insultes de toute son existence (et sans doute les dernières) quand une forme immense jaillit subitement de la tourbe dans une pluie de boue pour se jeter sur la vaseuse. Mirena n’a que le temps d’apercevoir une longue gueule garnie de crocs acérés se refermer sur la tête de la femme avant de disparaître en replongeant dans le marais. La scène n’a pris qu’un quart de seconde. Mirena a à peine eu le temps de cligner des yeux. Face à elle, le corps penché en avant de la vaseuse est toujours là. Mais plus sa tête. Il s’effondre alors sur elle, dans une pluie de sang, et Mirena a juste le temps de pousser un cri de surprise en se jetant en arrière afin d’éviter de se faire assommer. Le liquide chaud qui s’écoule de la nuque sectionnée de la vaseuse s’écoule sur elle, dégageant une puissante odeur ferreuse que l’aventurière ne connaît que trop.
Derrière elle, elle entend les autres ragnosi réagir après quelques secondes d’ébahissement. Ils se mettent subitement à hurler dans leur dialecte et à s’affoler. Leur leader vient de se faire arracher la tête par une créature des marais, et apparemment ils ne savent que trop bien de quelle créature il s’agit : ils prennent leurs jambes à leurs cous, ou plutôt leurs échasses, sans même un regard en arrière pour leur compagnon ou leur ex-prisonnière. Mirena s’en félicite, mais un court instant seulement : le fait que ces charognards abandonnent les corps et l’équipement de deux proies faciles ne signifie qu’une seule chose : la créature les terrifie réellement, et ils sont prêts à tout abandonner pour s’en éloigner le plus rapidement possible. Et vu la taille du bestiau, pas de doute possible : il s’agit d’un kroak des marais, et sans doute pas le plus petit de sa portée.
Dans un réflexe de survie basique, Mirena s’accroche alors de toutes ses forces au corps sans vie de la vaseuse, dont le sang coule encore à flot de la plaie béante à son cou et se mêle à la tourbe, formant un amas collant et nauséabond autour de la jeune femme. Elle réussit après de nombreux efforts à se hisser hors de la boue, se servant du cadavre comme d’une planche littérale de salut. Ne pouvant se servir que d’un seul bras, son autre membre étant encore sous l’effet douloureux de la blessure de l’arme céleste, l’opération s’avère pénible et épuisante. Mais elle arrive finalement à ses fins et réussit à se hisser sur une portion solide du marécage. Là, elle tire le cadavre vers elle, afin de le dépouiller. Un réflexe pour cette guerrière certes jeune mais déjà vétéran de nombreuses batailles et scènes de mort. Et elle est assez chanceuse dans son malheur. Outre du matériel de survie et quelques lames, elle met la main sur l’arme céleste de la vaseuse ainsi que sur le monocle, encore fixé sur le masque que la ragnosi avait oté pour lui parler les yeux dans les yeux. Comment cette raclure avait pu mettre la main sur autant d’artefacts célestes à la fois resterait un mystère. Laissant tomber le cadavre dans la tourbe, dans laquelle il s’enfonce lentement, Mirena soupèse l’arme. “On dirait que c’est toi qui a perdu une bonne partie de ta valeur, finalement, souffle-t-elle pour elle-même en direction de la vaseuse. Elle observe l’arme céleste attentivement. Le métal blanc dont l’arme est faite est étonnamment léger pour sa densité. La poignée qui constitue la base de l’arme permet à Mirena de pouvoir la tenir aisément de sa main valide. Sa bonne main, constate-t-elle. Encore un peu de chance. Le canon court de l‘arme fait à peine la longueur de deux pouces. Elle vibre dans sa paume, et une rune d’une couleur rose pulse sur le haut de l’artefact. Mirena sait très bien que malgré sa taille, cette arme de poing peut faire énormément de dégâts.
Jetant autour d’elle des regards anxieux, s’attendant à tout instant à ce que le kroak ne revienne, elle ouvre une pochette de cuir qu’elle a arraché à la ceinture de la ragnosi. Elle en sort un étrange objet cylindrique, une espèce de rouleau dans la même matière que l’arme céleste. Un objet qu’elle n’a encore jamais vu. En l’observant sous toutes ses coutures, elle appuie par mégarde sur un bouton poussoir, qui déclenche un effet qui la laisse bouche bée. Encore choquée par la tournure des événements, couverte de tourbe et de sang, blessée, perdue au milieu des marécages, Mirena commence néanmoins à se sentir chanceuse. La voilà désormais en possession d’un objet qui va pouvoir, potentiellement, la rendre très, très riche.
Un mouvement fugace dans l’extrémité de son champ de vision la tire de ses rêveries, et la gigantesque forme crocodilienne de la créature qui vient de décapiter la ragnosi émerge lentement du brouillard face à elle. Lentement, elle dépose l’objet cylindrique dans sa sacoche, et attrape délicatement l’arme céleste qu’elle avait déposé devant elle.
Parfois, entre une femme et la richesse, il y a un monstrueux crocodile géant.
ANNEXE
(1) Vaseux : habitant des marécage qui se situent autour de la partie Nord de ce qui aurait dû être l'Italie. Les changements climatiques majeurs dûs à l'Armageddon et ses conséquences ont radicalement modifié les territoires et les éco-systèmes, et après le retour de la lumière, les royaumes furent profondément transformés. Le Nord de l'Italie par exemple, ainsi qu'une bonne partie des terres alentours, est devenu un immense marécage. Les tribus qui y vivent sont surnommés les vaseux. Vaseux est le terme péjoratif pour les nommer, leur nom “officiel” étant ragnosi.
(2) Manus de poing : arme céleste de petit "calibre" tenant dans la paume de la main.
(3) Marécage de Firzen : nom donné à la région marécageuse recouvrant la plus grande partie Nord de l'actuelle Italie et ayant pour coeur la région de Florence.
(4) Nouveaux Royaumes : appellation de l'Europe après la période du retour de la lumière. L'Histoire telle que nous la connaissons s'est arrêtée durant l'Armageddon. Mais ces territoires n'ont de royaumes que le nom : le pouvoir des grands maîtres et maîtresses des Cité-Franches, derniers bastions de l’humanité, s’arrête bien souvent aux murs qui les protègent, tant le monde est devenu hostile et dangereux. Ce qui ne les empêchent pas de mener des guerres entre eux… Néanmoins, les véritables conflits ouverts sont relativement rares, laissant la place à des stratégies plus subtiles, des alliances, des complots et des trahisons. Il faut dire que les armes célestes sont si puissantes qu'une espèce de "Guerre Froide" est en cours : la dissuasion céleste a remplacé la dissuasion nucléaire. Et l’humanité est encore trop affaiblie pour que les Nouveaux Royaumes ne puissent se permettre des guerres ouvertes aussi courantes qu’avant l’Armageddon
(5) Spanya : territoire correspondant vaguement à l'actuelle Espagne
(6) Krill : créature s'apparentant au calamar, dangereux prédateur marin friand de pêcheurs aventureux. Tout comme les grits, les krills sont des animaux ayant dangereusement muté après l'Armageddon.
(7) Monocles : objets célestes s'apparentant à des lunettes de vision nocturne. Des appareils très prisés parmi les nombreuses sortes d'objets célestes éparpillés dans les terres après l'Armageddon.
(8) Marchés Roulants : les marchés sont des caravanes itinérantes traversant les Nouveaux Royaumes du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest et s'arrêtant à des endroits précis de manière régulière. Les marchands transportent des denrées, des armes, des tissus et tout un tas d'autres commodités propres à leurs régions de départ. Une fois arrivée à destination, les caravanes refont le chemin inverse, chargées de produits locaux destinés à être vendus ou échangés à l'autre bout de leur destination, et ainsi de suite. Certaines caravanes font ainsi ces allers-retour depuis aussi loin que remonte la mémoire des marchands qui la composent, certains étant caravanier comme leur père et leur grand-père avant eux. S'arrêtant à intervalles réguliers et toujours dans les mêmes endroits, les marchés sont des rendez-vous incontournables pour les communautés éparpillées dans les Royaumes, pour qui les voyages sont bien trop dangereux. Les Marchés Roulants sont souvent accompagnés de mercenaires chargés de leur protection. De tailles plus ou moins modestes, et reliant des trajets plus ou moins longs, le plus célèbre, le plus imposant et le plus vieux des Marchés Roulants est la Caravane des Grandes Steppes, qui relie Francia aux royaumes sauvages de l'Estia Tartare depuis pas loin de 150 ans sans discontinuer. Il est composé de centaines de caravanes, certaines propulsées par des machines célestes, et est fortement gardé par une puissante guilde de mercenaires. Les Marchés parcourent tout le monde connu, d'Est en Ouest et du Nord au Sud, sur des trajets définis depuis leurs origines. Ils sont les veines des Nouveaux Royaumes, car sans eux, aucune cité ou province ne pourrait survivre. Le Dehors est si dangereux pour le commun des mortels que seuls les Marchés permettent d'assurer la survie de la race humaine à ce jour.
Kroak des Marais : espèce particulièrement dangereuse s'apparentant au crocodile et au crapaud, fruit là encore de mutations dues à l'Armageddon. S'ils sont nombreux sur les bords de l'ancienne Méditerranée, ils sont également adeptes des bains de boue que leur procurent les Marais de Firzen.
Merci d’avoir lu cet épisode de No Man’s Kingdom ! S’il vous a plus, n’hésitez pas à laisser des commentaires ici ou sur les réseaux sociaux, et surtout à partager autour de vous. Rendez-vous vendredi prochain pour une nouvelle plongée dans le No Man’s Kingdom ! TO